vendredi 30 décembre 2011

Hors-d'oeuvres du jour de l'an, dernière partie!

Demain c'est enfin le réveillon du jour de l'an.  Pour la première fois depuis des lunes, cette soirée ne se donnera pas chez nous mais chez ma soeur et son copain, qui viennent tout juste de prendre maison.  C'est merveilleux! 

Dans une ancienne vie, je travaillais comme garde-manger dans un restaurant.  Mes spécialités : les pâtisseries et les entrées.  J'aime à créer ces petites gourmandises éphémères et colorées, chaudes ou froides, valsant entre les textures moelleuses et croustillantes.  Je considère les entrées et les hors-d’œuvres comme de véritables bijoux.  Il est impératif qu'ils soient d'une beauté délicieuse et d'un gout complet et bien balancé pour faire de ces bouchées fugaces un souvenir gastronomique.  Vous savez, un peu comme ce petit chocolat, l'unique de cette saveur dans la petite boite que vous avez entre les mains, que vous dégusterai en le mastiquant aussi longtemps que possible pour bien vous en imprégner les papilles.  Je pense que les bouchées d'avant repas peuvent être aussi désirables qu'un bon chocolat.

Dans mon enthousiasme, donc, d'être nommée (de m'être nommée moi même) Grande Responsable des Hors-d'Oeuvres, je me suis laissée allé à un petit croquis de menu.  Ce plaisir retrouvé de préparer des entrées pour "d'autres" faisait en sorte qu'il était difficile d'arrêter mon choix sur quelques bouchées.  Après réflexions j'ai choisi.  Ouff.

Voici donc, pour accompagner les won ton de la dernière fois, trois nouvelles friandises salées suivies des recettes, si il y a lieu :

*Smoked duck (pas vraiment fumé, plutôt assaisonné) sur purée de patate douce à la noix de Grenoble*


*Pour le smoked duck à ma façon :

2 magrets de canard
1 cuillères à soupe de sirop d'érable
1 cuillère à thé d'herbes salées du bas du fleuve
1 cuillère à soupe et demi d'épices à bifteck (club house en fait)
1 cuillère à soupe d'épices à marinades
1 cuillère à soupe de mignonnette (poivre concassé)
1 cuillère à soupe et demi de thym
1 gousse d'ail bien écrasée

Bien mélanger les ingrédients, sauf les magrets et le sirop d'érable.  Inciser la peau du canard afin que les épices pénètrent bien jusqu'à la chair.  Badigeonner la peau des magrets de la moitié du sirop d'érable et les enduire de la moitié des épices.  Déposer sur le côté peau, sur un papier aluminium ou dans un sac à marinade.  Faire la même chose sur le côté chair des magrets.  Laisser macérer deux ou trois jours au réfrigérateur.  

Après qu'ils se soient bien rafraichi les idées, placer le canard dans un papier aluminium (si ce n'est pas déjà fait) et déposer dans un pyrex ou une plaque.  Enfourner à 250 degrés, 3 heures, après quoi vous aurez un malin plaisir à effilocher le tout à la fourchette. Ne gardez pas la peau....

*Pour la purée de patate douce à la noix de Grenoble :

J'ai fait cuire une patate douce piquée dans un essuie tout, au four micro-ondes, mode "pomme de terre".  Lorsque la patate vous sera soumise et molle, écrasez-la à la fourchette ou bien au robot culinaire pour une texture plus lisse.  J'y ai ajouté un petit filet d'huile de noix, de la crème (bah c'est les Fêtes ou pas?!), du sel et du poivre.  Sur la photo, j'ai placé le canard sur la purée et j'y ai laissé tomber quelques cerneaux de noix hachés.

Deuxième délice : 

*Figues et fromage Sir Laurier d'Artabaska enrobés de proscuitto*
*et vinaigre balsamique*




Je pense que le titre résume assez bien la façon de faire.  Il serait tout aussi bon de refaire le même exercice avec du vieux cheddar ou même du chèvre.  Sur la photo, je n'ai pas ajouté le balsamique.  J'attends de les arroser dernière minute.

Troisième montage : 

*Pétoncle mi-cuit chemisé de proscuitto sur sauce verte roquette, aneth et citron*
*risotto fushia à la betterave et au vieux cheddar*


*Pour la sauce verte roquette, aneth et citron :

1 tasse de roquette bien fraiche
2 bonnes cuillères à soupe de pesto basilic
1/2 cuillère à thé d'aneth
1 cuillère à soupe et demi de jus de citron
2/3 de tasse de crème 15% épaisse

Mixer le tout avec un pied mélangeur.  Faites chauffer à peine, histoire de ne pas ternir le beau vert du mélange.  Réserver.

*Pour le risotto fushia à la betterave :
(Je vous donne les mesures pour une grande quantité mais j'en ai fait pas mal moins.  Trouvez pas que c'est beau la couleur?  Imaginez des patates pilées roses!)

2 petites betteraves cuites et coupées en jolis petits dés
2 tasses et demi de bouillon de volaille
1/4 de tasse de vin blanc (ou plus, mais vous substituerez du bouillon)
1 oignon haché fin
1 tasse de riz (Arborio, qui diront les puristes.  Je l'ai fait avec un riz au Jasmin.  Évidemment, le riz 5 minutes est à proscrire pour cette recette.  Et pour les autres aussi d'ailleurs.)
1 noix de beurre, un trait d'huile
1 larme de crème 15% épaisse, ou celle que vous avez
1 cuillère à soupe de cheddar fort (ou de parmesan... )
Sel et poivre au gout

Dans une casserole épaisse, fondre le beurre avec l'huile et y jeter les oignons.  Lorsqu'ils deviennent transparents, ajouter le riz pour bien l'enrober de beurre et ensuite les betteraves.  Bien remuer, déglacer au vin blanc et laissez le s'évaporer de moitié au moins.   

À partir de là, votre risotto deviendra la priorité numéro 1 dans votre vie.  Il a besoin d'attention, de tendresse et surtout d'être bien touillé.  Vous ajouterez le bouillon chaud, un quart de tasse à la fois, en remuant sans cesse.  Alors que le tout sera absorbé, ajouter un autre quart de tasse.  Gouter votre chef d'oeuvre une fois de temps en temps pour vérifier le niveau de "crouchiness".  On le veut collant, mais pas pâteux.  Lorsqu'il aura atteint la consistance parfaite, ajouter hors du feu la crème et le fromage.  Assaisonnez.   Réservez.

*Pour le pétoncle :

N'oubliez pas de retirer le petit nerf sur le côté du pétoncle!  Il ne serait pas bien "lady" de voir ma tante Suzanne se débarrasser de ce petit bout désagréable à manger et d'y perdre son dentier au même voyage.  Bien enrober les pétoncles (on ne se gêne pas pour en acheter des GROS) de proscuitto.  En fait, je voulais de la pancetta, mais j'avais du proscuitto à terminer.  

Grillez votre pétoncle dans une poêle chaude,  à coloration, des deux côtés.  On ne le veut pas trop cuit, encore un peu transparent à coeur.  Pas de sel, le proscuitto en est déjà plein!

Voilà, empilez les préparations l'une sur l'autre!

Je vous épargne les détails du montage du plateau de crevettes, sauce cocktail! ;)


.... et pour rincer tout ça, un punch?  

Vous dites punch ou ponch vous?  Bah quoi qu'il en soit, nous, au jour de l'an, on bois du punch par tradition.  Attention, c'est tellement facile à boire.  C'est à croire qu'il fait sec, au jour de l'an, et que les petites tasses kitsch se vident en s'évaporant dans l'air......

*La recette de punch :

1 bouteille de Southern Comfort
1 litre de jus d'orange
1 litre de jus d'ananas
1 pot de cerises marasquin couleur rouge chimique, parce que les vertes, ça donne une couleur un peu moins chic un coup tout ça mélangé.  C'est un témoignage.
Tranches d'oranges et de lime.  Nous on a mis des ananas!

Et voilà.

Je vous souhaite à tous une très bonne année 2012.  Quelle vous apporte de la santé, de l'amour et des défis qui vous feront grandir. Prenez soins de vous et des vôtres et soyez prudents sur les routes au retour des festivités!

mercredi 28 décembre 2011

Hors-d'oeuvres pour le réveillon du Jour de l'an, première partie!

Tout le monde ou à peu près aime le croustillant.  Mais "Croustillant" est devenu mal aimé de nos jours, voir ostracisé des menus quotidiens.  Un peu hypocrite, Croustillant arrive toujours tout beau, tout chaud, en nous chantant la pomme mais cachant derrière son dos ses nombreuses calories.  On peut difficilement résister à un franc ccrrooouuunnnnncccchhheeee sauf si, justement, on se met à penser à nos arrières, pas aussi fermes qu'avant.  J'en suis...  je suis de ceux qui entreposent la friteuse bien à la noirceur, loin des "qu'est-ce qu'on mange pour souper".  Le moins possible, le mieux (pour les arrières!). 

C'est en plein pour ça que les Fêtes ont été inventées!  C'est le temps de sortir des oubliettes les robes à paillettes, les épices onéreuses, le canard, l'agneau ET la friteuse!  Je me limiterai par contre à deux récidives.  Les beignes de l'autre jour ET les won ton d’aujourd’hui, c'est bien assez.  Je vous réserve dans un prochain billet des hors d’œuvres plus frais, plus verts!  Mais pour le moment, finissons en avec la méchante friteuse!

Voici donc pour les won ton au porc et crevettes, les ingrédients et mesures exactes suivront plus bas.

Dans un mélangeur hachoir, réduire en purée du porc haché, des crevettes (des crevettes non cuites donneront un peu de plus value à la préparation mais je n'en avais pas.  Les crevettes cuites ont quand même bien joué leur rôle!) du gingembre frais, des échalotes vertes, de l'ail et de la coriandre fraiche.


La magie s’opère à cette étape-ci.  Un peu de ci, plus de ça.....  Ça rend tout ça tellement parfumé!  Voici un mélange d'épices que j'aime beaucoup d'ailleurs et qui se prête bien à la recette.  Je crois que vous pouvez en trouver chez Maxi, Loblaws, Provigo...  Il ne faut pas en mettre trop!  Et tant qu'à faire votre shopping exotique, achetez aussi cette sauce aux piments.  Nul besoin de vous dire que le format d'un demi galon est trompeur et qu'il faut aussi y aller avec parcimonie.  Ça brûle les amygdales ce truc.


Beaucoup de bons aromates qui "goutent intensément".  De l'huile de sésame, de la sauce soya.  En plus, ça coule tellement toujours trop vite ces bouteilles là.  Super facile d'en ajouter, impossible à enlever si trop est.   En plus, on aime pas tous les mêmes saveurs :  j'ai peut-être mis trop de sésame à votre gout à vous alors si vous pensez qu'en exécutant la recette j'en ai mis trop, faites vous confiance!  Allez y molo sur les aromates, on en rajoutera au besoin.  Je vous conseille donc, avant de farcir vos 50 petits carrés de pâtes, de faire un test de gout.  Après avoir assaisonné votre purée, faites vous en cuire (avec joie!) un PETIT morceau.  Vous serez alors à même de rectifier avant d'enfouir le tout dans les pâtes.




J'y pense :  histoire de garder la friteuse dans son placard, j'ai déjà fait des hamburgers dé-li-cieux avec ce mélange de viande.  Parce qu'on s'entend, jusque là, c'est pas très gras ni trop calorique, parfait pour un soir de semaine.  Imaginer ça entre deux pains, avec une mayonnaise à la coriandre, un bon chèvre fondant....   bon là, on additionne les calories mais ce n'est pas grave, je ferme les yeux avant de croquer!


C'est ici qu'on sort ses doigts de fée et ses souvenirs d'après midi passées à faire des avions en papier.  Mon petit bonhomme m'a aidé à faire de l'origami comestible, il a été génial, alors pas de pression, mais vous devriez être capable.  On commence par se trempouiller le doigt dans l'eau et humecter deux côtés du petit carré.  Ça produira la colle nécessaire pour bien refermer le tout sur la farce.  Déposer ensuite une petite portion de garniture bien centrée sur la pâte.


J'ai été pas mal généreuse.
Ensuite, rejoindre ensemble un des coins humides avec le coin encore sec.  Finir en scellant bien comme il faut les deux côtés.  Vous n'aimez pas nettoyer le fond de votre friteuse n'est-ce pas?  Scellez avec un soin de moine les deux côtés.



Vous pouvez maintenant faire cuire vos petits paquets d'amour ou décider de les congeler sur une plaque jusqu'à ce que vous soyez prêt à les utiliser.   D'ordinaire, je coupe les deux coins inférieurs pour que ça fasse moins de pâte vide pour rien.  J'ai oublié de le faire sur ceux que j'ai fait cuire juste pour vous.  Il s'agit d'avoir le temps de cuire le porc qui est encore cru à l'intérieur avant que la pâte ne soit trop dorée.  L'huile à 335, 345 c'est peut-être assez, selon votre machine. C'est la première fois que je cuisais de la pâte won ton dans ma "nouvelle" friteuse.  Elle est un peu pas mal plus puissante que je l'imaginais.  J'en prend notre pour les autres que je ferai à l'occasion du réveillon.   Je pile sur mon orgueil de cook et vous partage quand même la photo de mes triangles un peu trop foncés.


Je vous donne en prime la recette de sauce aux arachides, rien de bien traditionnel, mais savoureuse.  N'est-ce pas ce qui compte vraiment?

Pour les won ton :

350 grammes de porc haché maigre (ooooOOOoooohhhh!)
225 grammes de crevettes crues ou cuites
(Ne courrez pas vous acheter une balance si vous n'en avez pas.  Les mesures ne sont pas à suivre avec exactitude, fiez vous plutôt au poids sur l'emballage et allez y au pif!)
2 cuillères à soupe de sauce soya
1 cuillère à soupe de gingembre frais
3 ou 4 échalotes vertes
1 cuillère à soupe de sauce de piment
Une bonne portion de coriandre fraiche, plus ou moins, selon vos gouts
3 gousses d'ail
Pas trop de sel et de poivre, vous pourriez avoir des surprises!
Un paquet de pâtes à won ton comme celui-ci, décongelé  :


Pour la petite sauce à l'arachide :
Une portion de sauce Hoisin
Une portion de bouillon de poulet ou de légumes ou d'eau chaude
Une demi portion de beurre d'arachide crémeux
De l'ail au gout
De l'huile de sésame au gout.

Chauffer juste assez pour dissoudre le beurre d'arachide et passer au pied mélangeur.  Wala!

vendredi 23 décembre 2011

Ah Lisette... Tu vois plus grand que le monde!

Comme je vous en avais laissé mot l'autre soir, j'avais un projet couture pour moiJe suis la seule fille ici, entourée de 4 "hommes" (non, les chats et le chien ne suffisent pas à faire augmenter le ratio "princesse vs hommes" dans la maison).  La Princesse, allons-y avec un P majuscule tient, voulait une robe pour Noël.  Rien de trop flafla,  quelque chose d'un peu vieillot.  

Je suis tombée en amour avec ce tissu, chez Amy Butler.  Laurel dlots cherry est d'un beau rose sur rose, avec des petits motifs aubergine je crois.  Il a une petite allure années 60 vous trouvez pas?!  Dans mon tiroir, un patron Lisette m'attendait patiemment.   J'imaginais déjà le 2246, une robe d'allure chemise coupée en A, confectionné dans cette merveilleuse étoffe.


Mon galon à mesurer dans une main, l'enveloppe du patron dans l'autre, je fronce les sourcils de perplexité.   Je reprend et reprend mes mensurations.... J'en hyper-ventilais presque de stupéfaction.  Je n'arrivais pas à croire que du haut de mes 120 lbs et des poussières et qu'avec ma poitrine discrète (que voulez vous, je suis faite comme une cathédrale avec les sains par en dedans!) le patron m'indiquait de découper sur la ligne de taille 12!!!!   On voit très bien pourtant que sur la photo, la dame porte la robe de façon cintrée.   Je demande donc à mon mari de me mesurer lui même.  Résultat i-den-ti-que.  Le pôôôvre homme.... petit coeur sur deux pattes, il me dit "ma chérie, fait toi en pas, c'est juste un chiffre.... faut pas complexer.....".

Mais là n'était pas la question!!!  Il était inconcevable que ces mesures soient exactes. 

Certaines ont besoin de marraine d'allaitement, d'autres de mentor pour arrêter de fumer, moi j'ai tellement besoin de mon amie-couturière-amateure-mais-tellement-plus-expérimentée-que-moi Anne-Sophie, qui tient d'ailleurs un super blog ici.  Je l'ai donc consulté et heureusement pour moi elle avait (comme d'habitude) la solution à mon problème.  Chanceuse que l'on est, on a pu, entre poules, comparer nos mensurations qui sont finalement très ressemblantes.  Finalement, j'ai cousu un 10.  Il est un peu grand pour moi, mais pour le modèle, ça va encore.  Imaginez si j'avais fait un 12 comme mentionné!  Ah Lisette, tu vois trop grand!

Alors voilà... J'ai terminé ma robe pour Noël.  Un p'tit look sympa je trouve.  Un peu toute nue portée seule, cette petite robe est très bien avec une ceinture!  Pas mal non?  Excusez la médiocrité des photos, il fait noir comme dans un confessionnal dans ma chambre....


Je suis pas mal fière aussi de mes finitions de poches et de patte boutonnière!  Note à moi même : ne plus JAMAIS utiliser des boutons pression à riveter.  Entre ça et plier 3 brassées entières de bas, je choisis les bas.   Ou bien je n'y ai rien compris, ou bien ce n'est pas au point. Moi qui aime les boutons pressions, je pense investir dans une petite machine... J'en ai fait des cauchemars et j'ai les doigts tous bouffis!  Allez, une tasse de thé pour la madame qui a tout donné!



















Un bon Noël à vous et aux vôtres... Que les vacances commencent!!!!

mercredi 21 décembre 2011

Beignes ou pas beignes?

Depuis quelques années, à l'approche de Noël, je cherche et cherche une recette de petits beignes.  Toutes nos tentatives d'arriver à produire le beigne ultime ont été infructueuses.  Trop durs, trop mous, trop huileux, trop sucrés, ils ne sont jamais à la hauteur de l'image réconfortante et gourmande que semblent dégager les beignes sur les photos des livres de recettes de Noël.  Mais allais-je laisser tomber mon combat cette année et ne pas essayer, encore?  Nah.  Je vaincrai, croute que croute!

Les Perses ont inventé cette sucrerie ronde pour fêter la nouvelle année, à cette époque nommée "la nouvelle Lune".  Ensuite, ils auraient appris cet art aux Grecs, puis aux Romains qui l'auraient à leur tour légué aux Français.  Bon.  Si tout ce beau monde a réussi à faire des beignes depuis l'antiquité, j'imagine que je devrais y arriver aussi.  Et qu'ils soient bons!

Pour mettre toutes les chances de mon côté, j'ai choisi une recette bien différente de celles qui sont déjà dans le dossier "à ne plus faire".  Mon choix s'est arrêté sur une recette ancestrale, aux patates.  Mais qui a eu, un de ces quatre, l'idée de mettre un restant de la veille dans sa pâte à beignes?  Autrefois, les beignes, comme le pain et bien d'autres "pâtes" à la base de l'alimentation, étaient confectionnées à base de farine (principalement de blé) locale.  Le Canada étant un grand producteur de blé, nos aïeux québécois n'en manquaient jamais.  Ou presque.  Mais vers le milieu du 19ième siècle, une mouche s'attaque à la plante et anéanti les récoltes. Il faut donc palier à la pénurie de farine en modifiant les recettes.  La patate, avec ses propriétés épaississantes et liantes, s'implanta alors un peu partout dans l'alimentation, jusque dans les fournées de pâtisseries. 

Voilà.  Trêve d'historique culinaire, voici un nouveau chapitre : "Moi contre les beignes : la contre-attaque!".

Beignes d'antan, les ingrédients :

1 lb de patates pilées (sans beurre, sans sel.... des patates toutes nues!)
3 cuillères à soupe de vanille
2 tasses et demi de sucre
1/2 tasse de beurre fondu
7 tasses de farine
2 1/2 cuillères à soupe de poudre à pâte
2 tasses de lait

Les patates.  Lorsque l'on veut mettre à contribution les propriétés "liantes" de la patate, mieux vaut la faire cuire en robe des champs (ou en robe de chambre, comme dit ma maman chérie).  On garde ainsi l'amidon à l'intérieur.  On les pèle ensuite facilement et on les attaque immédiatement au pilon (ou à la fourchette) alors qu'elles sont encore chaudes.


On mélange ensuite dans un GRAND bol la purée, la vanille, le sucre et le beurre.  Il est important que le beurre soit bien fondu pour aider à dissoudre le sucre.  Ensuite, on touille intimement ensemble la farine et la poudre à pâte avant de les ajouter au reste, ainsi que le lait.  Et on pétri un peu avec les mains pour que le tout ai un semblant d'homogénéité.  Bon.  Ça fait une photo un peu moins chic, mais on fait pas des beignes sans faire une grosse boule de pâte à la texture bizarre et pas très attrayante.






À cette étape, il est très important de laisser reposer la pâte au frigo 24 heures.  Vous pouvez ne pas le faire si vous ne voulez pas, mais gardez vous du temps supplémentaire pour décoller la pâte de la table parce qu'elle sera trop collante, invoquer tous les sains (c'est Noël ou pas, après tout!), nettoyer l'emporte pièces plus souvent qu'à son tour.....  Conseil d'ami : 24 heures top chrono au frigo.

C'est ici que ça commence à être amusant :D .  Laissez vous aller comme des gamins à mettre de la farine, beaucoup de farine sur la table.  J'ai divisé mon pâton en deux pour plus de facilité et je l'ai abaissé à 1 centimètre.  Ensuite, à l'aide d'emporte  pièces (un de 6 centimètres et demi et l'autre de 3 centimètres) j'ai martelé ma pâte avec un plaisir machiavélique... mouahahahah.  Les trous de beignes aussi passeront au supplice de l'huile.....




La friteuse doit être à 350 degrés.  Vous pouvez aussi les faire cuire dans du lard, parait que c'est bien meilleur.  Avec nos manies d'être le plus santé possible, on a presque peur du lard.  Mais après tout, on ne mange pas des beignes pour garder sa taille de jeune fille!  Lard.  Lard.  Lard.  Larrrrrd.  Si vous le dites assez souvent, vous vous désensibiliserez peut être.  Lard.  Quoi qu'il en soit, j'ai choisi la friteuse.  Non, on ne laisse pas tomber le beigne dans l'huile chaude... c'est encore plus dangereux!  Descendez le doucement comme le petit poupon tout mou qu'il est jusqu'à ce que sa petite guibole touche l'huile.  Alors là, commencez à minuter.  Une minute et demi d'un côté et la même chose de l'autre.  Je trouve qu'il est facile de les retourner avec des baguettes à sushi en bois.


Et voilà le résultat !  Ils sont croustillants à l'extérieur, moelleux à l'intérieur.  Pas trop sucrés, juste assez pour pouvoir être trempés dans du sirop d'érable la veille de Noël!

Cindy 1.  Beignes aux patates 0.
Et vlan!

Allez, je retourne à ma confection de biscuits!


mardi 20 décembre 2011

Pyjama à papattes pour mon petit tannant!

Par un beau de jour septembre, ma mère entre chez moi un petit paquet à la main.  "J'ai fait le tour des ventes de garage et j'ai trouvé ça!".....   .... Un pyjama une pièce, mauve raisin.  Ils l'ont porté, usé, tous les trois.  Déjà, mes garçons sont fait sur un "frame de squelette", ce pyjama moulant épousait parfaitement les formes rachitiques de leurs côtes.  Le tissus qui enrobait leurs maigres mollets leur donnait l'illusion d'être presque invisibles.  Je vous épargne les photos kasi indécentes! 

Tout ça pour dire que la semaine dernière, mon petit tannant me supplie de lui faire un pyjama à pattes AVEC un capuchon pour la journée pyjama de Noël à l'école.  Il n'a pas eu à demander très longtemps, l'idée de le voir tout mignon dans un "une pièce" suffisait à me faire craquer! 

L'étape la plus difficile : trouver un patron adapté à leur âge.  Je l'ai finalement trouvé et acheté sur internet (je vous donne les liens plus bas) et reçu par la poste.  Ce patron couvre les tailles 5 à 14 ans.  Voici donc le résultat!




Évidemment, les deux autres moussaillons qui levaient le nez sur un tel apparat on changé d'idée en voyant le petit frère aussi confortable dans son pyjama.  J'ai donc deux autres projets en attente ;) 


Sauf qu'entre nous, maman a aussi droit à ses projets à elle non?  Alors je leur ai promis que leur pyjamas seraient terminés pour le premier de l'An.  Je me ferai d'ici là cette jolie robe de chez Lisette, le 2246.  Simple et jolie, ce vêtement sera parfait découpé dans un tissu Amy Butler vieux rose à pois roses et chocolat!






Alors voilà, comme promis, les liens pour les patrons de pyjama à pattes!
Pour enfant, c'est par ici .  Les femmes c'est ici .  Et les hommes par !

Craquer la croute d'un pain frais... chaque jour?!

Bien que m'a mère n'ait jamais fait de pain à la maison alors que j'étais petite, j'ai toujours eu l'impression que l'odeur d'un pâton au four me rappelait quelque chose.  Peut-être est-ce ma vieille âme qui se souvient alors?  Faire du pain à la maison crée instantanément une ambiance accueillante, réconfortante.  Rien à voir avec les pains sans vie enveloppés dans du plastique qui nous attendent à l'épicerie depuis des jours. 

On le dit tous, en s'assoyant à table avec un bon bol de soupe chaude ou encore un bon braisé noyé dans la sauce : "Oh que ça aurait été bon ça avec un bon pain crouté!".  Mais l'idée de sortir de son "linge de maison mou" et de déambuler jusqu'au dépanneur (et la soupe refroidira!) stop immédiatement la petite envie de trempouiller une croute dans son bouillon.  Alors imaginez donc tout le labeur pour faire du pain!  Labeur vous dites?  Et bien non.  Et si je vous disais qu'en 15 minutes intensives vous auriez 3 beaux pâtons prêts à cuire dans le frigo?  Tellement de cours de boulangerie infructueux, donnés par des enseignants à bout de souffle et incapables de pétrir un pain honorable sont tombés aux oubliettes quand j'ai découvert cette recette....

Les quantités vous seront données plus bas.  Ce post est long surtout parce que je veux bien expliquer.  Sinon, en temps réel, 15-20 minutes et le tour est joué!



*Voici ce dont vous avez besoin pour faire du pain.  Rien de trop compliqué...
  De l'eau, de la farine, du sel et de la levure.  L'eau doit être tiède.  En fait, elle doit être un peu plus chaude que votre doigt.  Trop froide, la levure ne s'activera pas autant.  Trop chaude, la levure sera mooooorteuh.


*J'utilise cette levure.  Attention de ne pas acheter de la levure rapide ou de la levure pour machine à pain!


*Et on pétri.  Moi je le fait au robot, 5 minutes.  Vous pouvez le faire à la main un bon 15 minutes ou encore à la machine à pain en utilisant seulement le mode "pétrissage".  Si la pâte est trop collante, rajoutez de la farine, 1/4 de tasse à la fois.  La pâte formera une boule et se détachera des parois du bol, on aura alors atteint notre but.  Elle collera à votre doit mais s'en détachera sans trop y laissé de résidus.  Oui elle sera collante, probablement trop à votre goût.  Mais c'est comme ça que le pain sera alvéolé! La pâte raffermira en levant.


*Chez nous, on reçoit beaucoup.  Je fais deux beaux gros pains avec cette quantité. Je crois que de diviser cette pâte en trois serait bien assez pour de jolis petits pains de soir de semaine.  Si vous voulez (et vous voudrez) faire cuire une part le jour même, transférez un tiers de la pâte dans un bol huilé.  Couvrez le tout d'un linge de coton.  Ou d'un linge à vaisselle.  N'utilisez pas une serviette.... quelle finale désastreuse cela ferait....  Et un petit dodo d'une heure....


*La quantité de pâte que vous ferez cuire un autre jour sera placée dans des sac de type ziploc, déjà portionnée.  Elle se conservera jusqu'à deux semaines au frigo!  Formidable non?  Vous reviendrez à l'étape suivante (celle de la planche de bois) le jour où vous concocterez une soupe ;)  Elle sera bien plus festive!  Attention : la levure étant ce qu'elle est, vérifiez de temps à autre vos sacs.  Ils gonfleront peu à peu jusqu'à (peut-être) ouvrir et se disperser dans votre tiroir à légumes.....


*Après une heure de levée, il faut rabaisser le pain d'un bon coup, le tapoter un peu et le former.  Ici, vous pourriez rajouter du fromage, des herbes, du chocolat.....Je le dépose sur une planche en bois généreusement poudrée de farine. Et on laisse monter encore une heure.  Imaginez vous, un mardi soir plate.  Vous vous faites un repas plate.  Mais avec de la sauce.  Et là, l'éclair se produit : Vous avez une pâte à pain au frigo!  Le temps de préparer le souper, le pain sera prêt. 

Je dois vous parler un instant.  Je ne suis pas vendeuse.  Mais le meilleur achat à faire pour avoir un pain craquant c'est une pierre à pizza comme celle ci.  Quinze dollars chez St*kes, je laisse la mienne à temps plein dans le four, toujours prête, comme une scout.


*Après 45 minutes, le four sera tourné à 435 degrés.  La pierre à pizza doit déjà y être pour chauffer un maximum.  Si vous en avez pas, une tôle à biscuit épaisse sera mise au four quelques minutes seulement avant le pain.
Voici une étape qui demande un peu de doigté : la scarification. 
Je dois vous parler un autre instant.  En essayant de scarifier votre pain, vous aurez peut-être l'impression d'être un bon à rien.  Vous aurez peut-être le goût de finalement sortir de votre linge mou de maison et de courir au dépanneur chercher un pain crouté.  Mais n'en faite rien.  On ne vous demande pas d'y faire un Picasso, ni un Mickel Ange.  Juste quelques lignes simples.  Le "coup de lame" n'a pas qu'un rôle esthétique, c'est sûr qu'il rend le pain beaucoup plus beau, mais il a aussi un rôle fonctionnel : il sert de cheminée où une partie de l'eau contenue dans la pâte va pouvoir s'échapper et éviter ainsi la formation de déchirures et de points de pâte "humide".


* Alors on laisse glisser le pain sur la pierre à pizza, dans le four.  Si vous avez des cubes de glace à portée de main, placez en une bonne poignée dans le fond du four.  Ceci produira l'humidité nécessaire pour aider à produire une belle croute colorée et craquante.  N'ouvrez pas la porte du four avant au moins 20 minutes sans quoi vous perdrez une importante chaleur.  Testez la cuisson du pain en regardant la couleur satisfaisante de sa croute et en le prenant dans votre main (oui bien sur, avec un linge propre) et en lui tapotant un peu le dessous.  Ça devrait sonner creux.  C'est le cas?  C'est prêt!



INGRÉDIENTS :

3 tasses d'eau tiède
1 cuillère à soupe et demi de levure
1 cuillère à soupe et un quart de sel
6 tasses et demi (et un peu plus) de farine


 Voilà!  À bat les repas sans pain et les sauces confinées au fond des assiettes!

Philomène.....


Ma mère me dit parfois : "Grand-maman aussi faisait ça comme ça..."  ou bien "Tu as la force de ta grand-mère et ses mains capable de tout faire!".  Ma grand-maman, c'est Philomène.  Philomène, mère de 13 enfants, a dû en faire des tablées nourrissantes en prenant bien soins d'utiliser à leur maximum chacune des denrées que le bon dieu lui donnait la chance d'avoir.  Elle se devait d'être économe pour ne manquer de rien.  Elle en a fait des robes à la main, des vêtements pour enfants dans des restes de tissus, des manteaux pour les tout petits dans de vieilles canadiennes d'adultes.  Ma grand-maman était capable de tout faire ou presque.  Et encore d'ailleurs, vêtue de sa petite robe de maison fleurie, elle fait des sourires parmi les plus beaux du monde!

Cuisinière et pâtissière de profession, la vie m'a donné un travail bien plus important : prendre soins de mes trois garçons et être une femme amoureuse.  Mais non, ne grincez pas des dents, oui on se croirait dans le Québec d'autrefois, mais j'y suis bien!  Je crois que je suis une vieille âme un peu perdue dans le temps présent.  Mes enfants ayant des besoins particuliers, mon mari et moi avons décidé que je resterais à la maison pour en prendre soins. 

Un peu isolée chez moi, je cuisine beaucoup en essayant de faire se rejoindre gastronomie et repas santé, je couds, je fais un jardin, je m'amuse de créations manuelles et artistiques.  Je me valorise de tout ça, certes, mais encore mieux, j'enseigne à mes enfants les traditions, la beauté et l'unicité de ce qui est fait main. Dans ce monde qui tourne de plus en plus vite, je tiens à leur donner le goût de s'aimer et d'aimer ceux qui les entourerons alors qu'ils seront devenus des hommes en s'offrant des tablées colorées, belles, nourrissantes et parfumées au odeurs des aliments de saison. 

Alors un peu (beaucoup) comme Grand-Maman Philomène, je fais un peu (beaucoup) de tout.  Elle n'avait probablement pas le choix que vous me direz... mais les souvenirs de mon enfance, ceux qui ont été bâtis des mains de ma grand-mère, font aujourd'hui de moi une personne aimante, débrouillarde et authentique. 

Bienvenue sur mon blog! 


Crédit de la photo en haut à gauche, une charmante amie blogueuse norvégienne ici!